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Recherche des origines d'un ancêtre venu s'établir en Nouvelle-France, mais dont les origines sont inconnues. Il s'agit de Jean Pérusse dit Toulouse. Une invitation aux mordus de recherche et de généalogie.

JEAN PÉRUSSE ET LES NAVIRES VENUS EN NOUVELLE-FRANCE ENTRE 1680-1700

LA QUALITÉ DES ARRIVANTS ET LES CONTRATS D'ENGAGEMENT D'APRÈS DIVERSES SOURCES

Notre recherche sur Jean Pérusse nous a conduits à relever les navires venus en Nouvelle-France, les équipages et les passagers de ces navires, de même que la qualité des arrivants. Avaient-ils des contrats d'engagement? Y retrouve-t-on Jean Pérusse dit Toulouse? D'où venaient-ils? C'est ce que présente ce texte.

LES NAVIRES

Jean Pérusse est né vers 1666. Comme nous ne savons rien de sa venue en Nouvelle-France, nous nous sommes intéressés aux navires venus en ce territoire au cours de la période 1680-1700.

Nous avons dénombré 308 arrivées de navires de toute provenance, que ces navires soient anglais ou français, que ce soit des barques de pêche ou des navires de guerre. Pour faire ce dénombrement, nous avons travaillé avec le site « naviresnouvellefrance.net ».

Nous avons également vérifié les listes de passagers de ces mêmes navires sans y trouver notre dénommé Pérusse.

LES RÔLES D'ÉQUIPAGE

Pour compléter notre recherche, nous avons également consulté les rôles d'équipage des navires au départ de la France, soit pour l'Amirauté de Larochelle 1682-1690; l'Amirauté de Guyenne et de Brest; Fonds du secrétariat de la Marine et des colonies; rôle des soldats ayant déserté pour la période concernée.

Ces recherches ont été infructueuses.

MATELOTS, SOLDATS ET MILITAIRES

Les manifestes des navires de même que le Fonds de la Marine déposé aux Archives nationales de France nous ont également permis de vérifier la liste des soldats et militaires embarqués pour la Nouvelle-France et nous n'y avons trouvé aucune trace de Jean Pérusse.

LES GALÉRIENS POITEVINS DE 1686 À 1751

Notre recherche a également porté sur les galériens déportés en Amérique au cours de notre période de référence. Aucun déporté ne portait le nom de Pérusse.

Nous avons donc poursuivi la recherche en étudiant les archives notariales et les contrats d'engagements pour la Nouvelle-France.

LES ARCHIVES NOTARIALES

Comme les contrats d'engagement étaient rédigés par des notaires, nous avons consulté la liste de ces derniers pour la période de 1670 à 1700. Il faut se rappeler que les engagés constituaient la base de l'immigration en Nouvelle-France.

Parmi les minutiers consultés, notons les Minutes Teuleron 1671-1678; Minutes Drouyneau 1668-1681; Minutes Demontreau 1652-1673; Minutes Berthelot 1678-1697; Minutes Billon 1676-1688; Minutes René Rivière 1666-1684; Minutes Rabusson 1664-1698; Minutes Grozé 1681-1696; Minutes Guillemot 1688-1704.

Nous ne prétendons pas à l'exhaustivité, mais notre consultation a néanmoins été minutieuse.

Il faut tenir compte de l'appartenance religieuse des personnes concernées par l'embauche. Par exemple, les marchands protestants ne s'adressent pas aux notaires catholiques, ce qui complique la recherche. Nous ignorons si Jean Pérusse était ou non protestant.

LES PAPIERS DE L'AMIRAUTÉ

Ce n'est qu'après 1670 que la déclaration au port, le dépôt des rôles d'équipage, l'état des cargaisons sont devenus obligatoires, ce qui ne facilite pas la recherche. Il y a des écarts significatifs entre les données compilées par l'Amirauté et les notaires. Les chiffres ne balancent pas. Ainsi, entre 1670 et 1692, le greffe de l'Amirauté dénombre le départ de 339 navires pour les Antilles alors que les minutes notariales n'en dénombrent que 70.  Faut-il en conclure que les contrats d'engagement relatifs à ces départs ont été perdus? En toute logique, il faut l'admettre. De plus, la consignation des personnes présentes à bord d'un navire laisse à désirer. Les informations sont souvent incomplètes, la destination souvent manquante, les rôles non datés et la fonction de chacun des passagers non mentionnée.

LES RECRUTEURS D'ENGAGÉS

Pour la période qui nous intéresse, les recruteurs se retrouvaient parmi les gouverneurs et les administrateurs, les communautés religieuses et les prêtres, de même que les nouvelles compagnies impliquées dans la colonisation.

LES CONTRATS D'ENGAGEMENT

Nous avons également consulté les ouvrages de Gabriel Desbiens, de même que le projet PREFEN sans pour autant retrouver la trace de Jean Pérusse. La liste des arrivants dans les Îles d'Amérique telle la Guyane a également été consultée sans succès.

Le travail de monsieur Delafosse, archiviste de la Charente-Maritime a aussi facilité notre consultation des engagés par année, sans pour autant y retrouver Jean Pérusse.

LES DIVERS TYPES DE CONTRATS D'ENGAGEMENT

La fonction des engagés varie selon les besoins et les époques. Nous retrouvons 7 grandes catégories de fonctions couvertes par les contrats d'engagement. Ce sont :

1- Les contrats de pêche et d'hivernage;

2- Les contrats d'engagement de matelots et de soldats;

3- Les contrats pour un maître connu ou inconnu;

4- Les contrats conditionnels;

5- Les contrats d'apprentissage;

6- Les contrats d'association;

7- Les contrats de métayers.


LES MÉTIERS RECHERCHÉS

La colonie de Nouvelle-France a besoin de beaucoup de compétences diverses. Ainsi, les laboureurs, les charpentiers de maison, les manœuvres du bois et les maçons sont recherchés en grand nombre. Les soldats qui assurent la protection des habitants également.

Viennent ensuite les couvreurs, tonneliers, boulangers, meuniers et fariniers, surtout que ces deux derniers métiers sont rares dans le recrutement.

Cordonniers et faiseurs de sabots, tailleurs et tisserands, arquebusiers, armuriers, serruriers et taillandiers sont parfois assortis au rôle du soldat.

Forgerons, fondeurs, cloutier, chaudronnier, maréchaux ferrants, bref, tous les métiers essentiels au bon fonctionnement d'une colonie en voie de développement. Les laboureurs et les charpentiers sont essentiels, et ce n'est que très lentement que les divers secteurs du travail seront comblés, parfois très faiblement.

Jean Pérusse avait-il un métier, une compétence particulière... nous l'ignorons.

L'ORIGINE DES ENGAGÉS

On peut se poser la question de la raison qui amenait autant de personnes à venir en Nouvelle-France. Pour tenter de répondre à cette question, nous nous sommes penchés sur la provenance de ces personnes.

De nombreux engagés viennent de La Rochelle et des alentours. La Rochelle est en quelque sorte un refuge pour les paysans qui souhaitent quitter la France pour un ailleurs meilleur. Ainsi, nous y retrouvons des Poitevins, des Saintongeais et des Aunisiens. Ils sont venus de Paris, de Nantes, d'Honfleur aussi. Ces futurs engagés viennent aussi des faubourgs ruraux de la ville de La Rochelle et on les retrouve dans tous les ports français où des départs étaient planifiés.

Il n'est pas facile de découvrir les motifs qui poussaient ces hommes à quitter la France pour ce long voyage vers l'Amérique. Certes, les contrats d'engagement leur assurent un revenu pour quelques années, mais est-ce suffisant pour tout quitter? La réponse est oui. La misère et la pauvreté qui règnent en France sont un incitatif majeur à ces déplacements. En France, c'est en quelque sorte le peuple invisible des villes et des campagnes, mais en Nouvelle-France, ils deviendront, au fil de l'histoire, des personnages importants.

Il y a aussi les guerres qui agitent le territoire depuis longtemps. Pensons au Poitou, la Saintonge, au pays rochelais avec d'abord le soulèvement des protestants, ce qui entraîna de l'agitation, des vols, des meurtres, des batailles entre citoyens et la contrebande du sel sur laquelle les autorités semblent fermer les yeux.

Les mariages et les naissances régressent et le taux de mortalité est en hausse. Les campagnes de plus en plus affectées par la misère sont désertées au profit des villes où la mendicité augmente. Dans ce contexte où la vie se rétrécit, il n'est pas étonnant que les gens décident de partir. Mais partir ne fut pas chose facile, car les compagnies de colonisation voulaient choisir des travailleurs habiles et fiables or, les vagabonds et mendiants ne faisaient pas partie de leur premier choix.

Outre les conditions de vie difficiles en France, il y avait la promesse de terres accordées en Nouvelle-France et de salaires assurés qui alléchait les habitants français. Obtenir un contrat d'engagement ouvrait ainsi sur un avenir meilleur. À ces promesses s'ajoutait la propagande faisant miroiter dans le discours une vie riche et paisible, bien loin de la réalité qui attendait ceux qui arrivaient en Nouvelle-France.

Si certaines provinces françaises ont été à l'origine d'une bonne part du peuplement, il est venu des gens des quatre coins de la France, espérant s'établir pour de bon en Nouvelle-France.

Mais, parmi ces gens qui sont venus et dont nous retrouvons la trace dans les contrats d'engagement, les rôles d'équipage et listes de passagers, il n'y a aucun Jean Pérusse dit Toulouse.

 

À SUIVRE...

 

 

 

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